试译代博尔德-瓦尔莫夫人《哀歌》二首(附原文)
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代博尔德-瓦尔莫夫人 |
哀歌(也许见到你之前,我已属于你……)
也许见到你之前,我已属于你。
我生命形成时,早就许给了你;
你的名字隐隐约约传入我耳中,
你心为唤醒我心早在那儿隐匿。
一天我听见了,而我却失声了;
我聆听了许久,却把回应忘记。
我和你的生命,刚刚合二为一;
我觉得像平生第一次被人唤起。
奇怪吗?好吧,还不认识你时,
我就猜谁将是我的主人和爱侣;
你第一次张口,我就听出来了,
你的到来,照亮我怅惘的花季。
你的声音让我脸发白,眼望地;
无言一瞥中我们的心相拥一起;
深情的注视,暴露了你的名字,
无须问,我就说道:那就是你!
他就这样控制了我惊讶的耳朵;
耳朵被震慑住,变得柔顺无比。
通过你的名字表达最温柔的情感;
签下誓言,与你的名字连在一起。
我到处诵念着这充满魅力的名字,
而我的双眸早已奔涌出泪滴:
在他四周永远环绕着迷人的赞叹,
我着迷的眼中他仿佛加冕的皇帝。
写他的名字……很快我不敢写了,
而我羞怯的爱把它变为融融笑意。
夜里,它来寻找我,哄着我入睡;
醒来时,它仍旧在我的身旁游弋:
它在我呼吸中游荡,而我叹息时,
又是他抚慰我,让我心宽慰安逸。
心爱的、迷人的名字!你是我命运的神谕!
呵!我多喜欢你,你的恩惠令我感动无比!
你宣告了我生命的开始,而伴着死亡,
你将合上我的双唇,犹如最后的吻礼。
注:本诗首次发表于1822年。
Élégie (J’étais à toi peut-être avant de t’avoir vu)
J’étais à toi peut-être avant de t’avoir vu.
Ma vie, en se formant, fut promise à la tienne ;
Ton nom m’en avertit par un trouble imprévu,
Ton âme s’y cachait pour éveiller la mienne.
Je l’entendis un jour, et je perdis la voix ;
Je l’écoutai longtemps, j’oubliai de répondre.
Mon être avec le tien venait de se confondre,
Je crus qu’on m’appelait pour la première fois.
Savais-tu ce prodige ? Eh bien, sans te connaître,
J’ai deviné par lui mon amant et mon maître ;
Et je le reconnus dans tes premiers accents,
Quand tu vins éclairer mes beaux jours languissants.
Ta voix me fit pâlir, et mes yeux se baissèrent ;
Dans un regard muet nos âmes s’embrassèrent ;
Au fond de ce regard ton nom se révéla,
Et sans le demander j’avais dit : Le voilà !
Dès lors il ressaisit mon oreille étonnée ;
Elle y devint soumise, elle y fut enchaînée.
J’exprimais par lui seul mes plus doux sentiments ;
Je l’unissais au mien pour signer mes serments.
Je le lisais partout, ce nom rempli de charmes,
Et je versais des larmes.
D’un éloge enchanteur toujours environné,
À mes yeux éblouis il s’offrait couronné.
Je l’écrivais… bientôt je n’osai plus l’écrire,
Et mon timide amour le changeait en sourire.
Il me cherchait la nuit, il berçait mon sommeil ;
Il résonnait encore autour de mon réveil ;
Il errait dans mon souffle, et lorsque je soupire
C’est lui qui me caresse et que mon cœur respire.
Nom chéri ! nom charmant ! oracle de mon sort !
Hélas ! que tu me plais, que ta grâce me touche !
Tu m’annonças la vie, et, mêlé dans la mort,
Comme un dernier baiser tu fermeras ma bouche.
哀歌(或许有一天他温柔低哑的声音……)
或许有一天他温柔低哑的声音
会在小柏树下将我呼唤:
那时我躲在深深的谷底,
比他还幸福,因为将听到他的喟叹。
缓缓地,我会看见他走下山坡;
当他确信没走错却愿望落空时,
他将泪洒满面!他的泪将唤醒我的骨殖;
我不再逃避,我会呆在他的脚边。
我不再逃避!我听到了他;我的灵魂,
在他身旁燃烧,愿把他的泪拭干;
在花的温柔细语中他会辨出我的声调,
因为这羞涩之音背叛了我的火焰。
呵!但愿他找到一株枯萎孤单的玫瑰!
但愿他寻觅我的花香并吸入心田!
但愿他说:“这花是为了我才离开大地;
“这花香属于我,偷窃这可不算。”
但愿他说:“它长在河岸边才刚刚一天;
“它温柔的绿色点缀澄澈的水面;
“可叶子早已落入水中,在随波逐流,
“脆弱的玫瑰,你没能见到夜晚!”
那时,或许,刚刚栖息的雨燕
听到了情郎为女友而泣的哀婉,
会从珍贵的香气丛中慌忙飞走,
带着它的祈祷和泪水直上九天。
那时,梦想着这世上给予我们的善,
他会任由哀伤的枝桠在冰冷墓碑上
落满,在他凄婉而可爱的前额,
会环绕起荣耀的光环。
于是,我虽仍孤单,却已心安,
他的足迹,风儿也将不去扰乱。
呆在深深谷底我早已心甘情愿;
我会等他……主呵!他来吗,但愿!
注:本诗首次发表于1822年。玛瑟琳的诗中常咏叹声音或音色,这是她在诗中希望摆脱平庸的潜意识,因为她曾非常喜爱拉图什的声音。她曾谈论过“响亮的火焰”。她知道“摄人心魄的声音”会唤醒“回忆”,声音对于她而言,就像奈瓦尔或普鲁斯特一样,是她在诗中表现生活的主要形式之一。其实,瓦尔莫的声音和音色玛瑟琳也是十分喜欢的。——原注。
Élégie (Peut-être un jour sa voix tendre et voilée)
Peut-être un jour sa voix tendre et voilée
M’appellera sous de jeunes cyprès :
Cachée alors au fond de la vallée,
Plus heureuse que lui, j’entendrai ses regrets.
Lentement, des coteaux je le verrai descendre ;
Quand il croira ses pas et ses vœux superflus,
Il pleurera ! ses pleurs rafraîchiront ma cendre :
Enchaînée à ses pieds, je ne le fuirai plus.
Je ne le fuirai plus : je l’entendrai ; mon âme,
Brûlante autour de lui, voudra sécher ses pleurs ;
Et ce timide accent, qui trahissait ma flamme,
Il le reconnaîtra dans le doux bruit des fleurs.
Oh ! qu’il trouve un rosier mourant et solitaire ;
Qu’il y cherche mon souffle et l’attire en son sein ;
Qu’il dise : « C’est pour moi qu’il a quitté la terre ;
Ses parfums sont à moi, ce n’est plus un larcin. »
Qu’il dise : « Un jour à peine il a bordé la rive ;
Son vert tendre égayait le limpide miroir ;
Et ses feuilles déjà dans l’onde fugitive
Tombent : faible rosier, tu n’as pas vu le soir ! »
Alors, peut-être, alors l’hirondelle endormie,
À la voix d’un amant qui pleure son amie,
S’échappera du sein des parfums précieux,
Emportant sa prière et ses larmes aux cieux :
Alors, rêvant aux biens que ce monde nous donne,
Il laissera tomber sur le froid monument
Les rameaux affligés dont la gloire environne
Son front triste et charmant.
Alors je resterai seule, mais consolée ;
Les vents respecteront l’empreinte de ses pas.
Déjà je voudrais être au fond de la vallée ;
Déjà je l’attendrais... Dieu ! s’il n’y venait pas !