诗解:兰波——《永别》
已经是深秋!——何必惋惜永恒的阳光,既然我们立誓要找到神圣之光——远远离开那死于季节嬗替的人。 //诗人试图超越四季轮回之感,要让心灵不为白日渐短、气温渐低影响。这也许是诗人与伤春悲秋的诗人刻意创造的区别,也可能是诗人与自我的决裂——生物性的人感知四季,往往陷于阳光这肤浅的表象,不去寻找神圣之光。// 秋天。我们的航船在静止的雾霭中转向苦难之港,朝着沾染了火与污秽的大空下的都城驶去,啊!衣衫槛褛,雨水浸坏的面色,喝得烂醉,把我钉死在十字架上的千万种情爱!这吞食无数灵魂、无数尸体的鬼女王,她决不肯就此罢休,而且亿万死去的灵魂还要接受审判!我看见我的皮肉被污泥浊水和黑热病侵蚀蹂躏,头发、腋下生满蛆虫,心里还有大蛆虫辗转蠕动,我躺在不辨年龄,已无知觉的不相识的人中间……我也许就死在这里了……可怕的景象!我憎恨贫穷。 //这一段讲现实:贫困、饥饿、酗酒、情爱,周围充斥着“不辨年龄,已无知觉的不相识”的陌生人。这个“沾染了火与污秽的大空下的都城”让人想起雨果笔下的巴黎,狄更斯笔下的伦敦——现代性的大都市、陌生人社会。诗人曾经堕落于此,肉体和心灵都被腐蚀,几乎要“死在这里了”。// 我怕严寒的冬日,因为那是需要安全舒适的季节! //身在秋日,已经开始担忧即将到来的冬日,诗人究竟能否摆脱季节嬗替对人的影响?// ——有时我看到一望无际的海滩上空布满洁白如雪、欢欣鼓舞的国度。一艘金色的大船,在我上空有彩旗迎风摇曳。我创造了应有尽有的节日,应有尽有的胜利,应有尽有的戏剧。我还试图发明新的花卉,新的星辰,新的肉体,新的语言。我自信已经取得超自然的法力。怎么!我必须把我的想象和我的记忆深深埋葬。艺术家和说故事人应得的光荣已经被剥夺! //这一段是陷入泥潭的诗人的想象:在“一望无际的海滩上空布满洁白如雪、欢欣鼓舞的国度”,诗人创造了“应有尽有的节日,应有尽有的胜利,应有尽有的戏剧”(让人想起古代城邦,例如雅典),诗人“试图发明新的花卉,新的星辰,新的肉体,新的语言”。一个更接近理想的国度,然而是虚幻的,需要被深深埋葬。// 我呀!我呀,我说我是占星术士或者天使,伦理道义一律免除,我还是带着有待于求索的义务,有待于拥抱的坎坷不平的现实,回归土地吧!农民! //诗人在幻想中以为自己是占星术或者天使,然而终于觉醒,要“拥抱的坎坷不平的现实”。兰波是农民的儿子,他要回归土地。// 我受骗了,上当了?仁慈对于我是否也是死亡的姐妹? 最后,因为我是靠谎言养育而生,我请求宽恕。好了,好了。 什么伸出友谊之手?到哪里去寻求援救? //并非一切经历都是苦难,也有仁慈存在,但是诗人怀疑自己受骗上当,这仁慈不过是“死亡的姐妹”,他人的“友谊之手”和“援救”不过是自欺欺人,无法这样被麻痹,永远“靠谎言养育而生”。// 是的,至少新时代是极其严酷的。 因为,我可以说,我是胜利了:咬牙切齿,怒气咻咻,恶声悲叹,都已经缓和下来,一切邪恶的记忆都已一笔勾销。我的最后的懊恨也大可收起,——乞丐,匪徒,死亡之友,各类发育不全的落伍者,嫉恨之心就留给他们。——你们这些下地狱的,要是我能复仇该有多好! //诗人在现代世界、现实世界活得颇为愤懑,在复仇与谅解之间犹疑。然而正如下文所说,“正义”只是幻想,“复仇”是不可能也是不必要的,不如“一笔勾销”。// 绝对应该作一个现代人。 赞美诗,一句也不要:走一步是一步。严峻的黑夜!斑斑血迹已经晒干,在我的脸上还在冒烟,我身后一无所有,除去这令人胆战心惊的丛丛灌木…精神上的搏斗和人与人之间的战斗一样激烈残酷;至于正义的幻象,那是只许上帝享有的乐趣。 //从前诗可以看出,现代人的生活是充满危险的,为什么还说“绝对应该作一个现代人”?下一句可能是答案——“赞美诗,一句也不要”:面对尘世的苦难,不必仰仗虔诚的信仰取得来世的拯救,现代人依赖自我的力量。生活是一场搏斗!“精神上的搏斗和人与人之间的战斗一样激烈残酷”。不必妄求人世间存在正义、渴望“复仇”,因为“那是只许上帝享有的乐趣”。// 现在是明天的黑夜。强劲活力的悸动和实有的温情,让我们都领略一番。等到明天,黎明初起,我们凭着强烈的耐力的武装,要长驱直入,走进辉煌灿烂的都城。 //辉煌灿烂的都城和前文中“沾染了火与污秽的大空下的都城”对比,令人想起圣城麦加,白色的建筑物和地中海充足的阳光带来的无限光明(然而此处的辉煌灿烂并非宗教意义上的,而是人类存在本身的诗性上的)。在黑夜中迎接黎明,诗人已经准备好“长驱直入”,进入新的精神境地。// 说什么友谊之手!最有趣的乐事,是我可以嘲笑自古即有的骗人的爱情,羞辱那些谎话连篇的夫妻伉俪——我在那里亲眼看到女人的地狱;——而且,在一具灵魂,一具肉体中真正占有真实,对于我是可以自行决定的。 //甚至不需要友谊,不需要爱情!诗人孤身一人,相信自己有能力在自身的灵魂、肉体中“真正占有真实”。// 附法语原诗: L'automne déjà ! — Mais pourquoi regretter un éternel soleil, si nous sommes engagés à la découverte de la clarté divine, — loin des gens qui meurent sur les saisons. L'automne. Notre barque élevée dans les brumes immobiles tourne vers le port de la misère, la cité énorme au ciel taché de feu et de boue. Ah ! les haillons pourris, le pain trempé de pluie, l'ivresse, les mille amours qui m'ont crucifié ! Elle ne finira donc point cette goule reine de millions d'âmes et de corps morts et qui seront jugés ! Je me revois la peau rongée par la boue et la peste, des vers plein les cheveux et les aisselles et encore de plus gros vers dans le cœur, étendu parmi les inconnus sans âge, sans sentiment... J'aurais pu y mourir... L'affreuse évocation ! J'exècre la misère. Et je redoute l'hiver parce que c'est la saison du comfort ! — Quelquefois je vois au ciel des plages sans fin couvertes de blanches nations en joie. Un grand vaisseau d'or, au-dessus de moi, agite ses pavillons multicolores sous les brises du matin. J'ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. J'ai essayé d'inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. J'ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien ! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs ! Une belle gloire d'artiste et de conteur emportée ! Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse à étreindre ! Paysan ! Suis-je trompé, la charité serait-elle sœur de la mort, pour moi ? Enfin, je demanderai pardon pour m'être nourri de mensonge. Et allons. Mais pas une main amie ! et où puiser le secours ? __________ Oui, l'heure nouvelle est au moins très sévère. Car je puis dire que la victoire m'est acquise : les grincements de dents, les sifflements de feu, les soupirs empestés se modèrent. Tous les souvenirs immondes s'effacent. Mes derniers regrets détalent, — des jalousies pour les mendiants, les brigands, les amis de la mort, les arriérés de toutes sortes. — Damnés, si je me vengeais ! Il faut être absolument moderne. Point de cantiques : tenir le pas gagné. Dure nuit ! le sang séché fume sur ma face, et je n'ai rien derrière moi, que cet horrible arbrisseau !... Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes ; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul. Cependant c'est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Et à l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes. Que parlais-je de main amie ! un bel avantage, c'est que je puis rire des vieilles amours mensongères, et frapper de honte ces couples menteurs, — j'ai vu l'enfer des femmes là-bas ; — et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps.