伏尔泰的讽刺功力
太狡猾啦 !
对待读者简直像是刨坑的猎手
于是我一口桃子冰茶差点笑呛
节选来自Wikisource
https://fr.wikisource.org/wiki/Relation_du_bannissement_des_Jésuites_de_la_Chine
L’EMPEREUR. — Mes compliments au vice-dieu et au frère général. Mais votre Dieu, quel est-il ? dites-moi un peu de ses nouvelles.
FRÈRE RIGOLET. — Notre Dieu naquit dans une écurie, il y a quelque dix-sept cent vingt-trois ans, entre un bœuf et un âne ; et trois rois, qui étaient apparemment de votre pays, conduits par une étoile nouvelle, vinrent au plus vite l’adorer dans sa mangeoire.
L’EMPEREUR. — Vraiment, frère Rigolet, si j’avais été là, je n’aurais pas manqué de faire le quatrième.
FRÈRE RIGOLET. — Je le crois bien, sire ; mais si vous êtes curieux de faire un petit voyage, il ne tiendra qu’à vous de voir sa mère. Elle demeure ici dans ce petit coin que vous voyez sur le bord de la mer Adriatique, dans la même maison où elle accoucha de Dieu. Cette maison, à la vérité, n’était pas d’abord dans cet endroit-là. Voici, sur la carte, le lieu qu’elle occupait dans un petit village juif ; mais, au bout de treize cents ans, les esprits célestes la transportèrent où vous la voyez. La mère de Dieu n’y est pas, à la vérité, en chair et en os, mais en bois. C’est une statue que quelques-uns de nos frères pensent avoir été faite par le Dieu son fils, qui était un très bon charpentier.
L’EMPEREUR. — Un Dieu charpentier ! un Dieu né d’une femme ! tout ce que vous me dites est admirable.
FRÈRE RIGOLET. — Oh ! sire, elle n’était point femme, elle était fille. Il est vrai qu’elle était mariée, et qu’elle avait eu deux autres enfants, nommés Jacques, comme le disent de vieux Évangiles ; mais elle n’en était pas moins pucelle.
L’EMPEREUR. — Quoi ! elle était pucelle, et elle avait des enfants !
FRÈRE RIGOLET. — Vraiment oui. C’est là le bon de l’affaire : ce fut Dieu qui fit un enfant à cette fille.
L’EMPEREUR. — Je ne vous entends point. Vous me disiez tout à l’heure qu’elle était mère de Dieu. Dieu coucha donc avec sa mère pour naître ensuite d’elle ?
FRÈRE RIGOLET. — Vous y êtes, sacrée majesté ; la grâce opère déjà. Vous y êtes, dis-je ; Dieu se changea en pigeon pour faire un enfant à la femme d’un charpentier, et cet enfant fut Dieu lui-même.
L’EMPEREUR. — Mais voilà donc deux dieux de compte fait, un charpentier et un pigeon.
对待读者简直像是刨坑的猎手
于是我一口桃子冰茶差点笑呛
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https://fr.wikisource.org/wiki/Relation_du_bannissement_des_Jésuites_de_la_Chine
L’EMPEREUR. — Mes compliments au vice-dieu et au frère général. Mais votre Dieu, quel est-il ? dites-moi un peu de ses nouvelles.
FRÈRE RIGOLET. — Notre Dieu naquit dans une écurie, il y a quelque dix-sept cent vingt-trois ans, entre un bœuf et un âne ; et trois rois, qui étaient apparemment de votre pays, conduits par une étoile nouvelle, vinrent au plus vite l’adorer dans sa mangeoire.
L’EMPEREUR. — Vraiment, frère Rigolet, si j’avais été là, je n’aurais pas manqué de faire le quatrième.
FRÈRE RIGOLET. — Je le crois bien, sire ; mais si vous êtes curieux de faire un petit voyage, il ne tiendra qu’à vous de voir sa mère. Elle demeure ici dans ce petit coin que vous voyez sur le bord de la mer Adriatique, dans la même maison où elle accoucha de Dieu. Cette maison, à la vérité, n’était pas d’abord dans cet endroit-là. Voici, sur la carte, le lieu qu’elle occupait dans un petit village juif ; mais, au bout de treize cents ans, les esprits célestes la transportèrent où vous la voyez. La mère de Dieu n’y est pas, à la vérité, en chair et en os, mais en bois. C’est une statue que quelques-uns de nos frères pensent avoir été faite par le Dieu son fils, qui était un très bon charpentier.
L’EMPEREUR. — Un Dieu charpentier ! un Dieu né d’une femme ! tout ce que vous me dites est admirable.
FRÈRE RIGOLET. — Oh ! sire, elle n’était point femme, elle était fille. Il est vrai qu’elle était mariée, et qu’elle avait eu deux autres enfants, nommés Jacques, comme le disent de vieux Évangiles ; mais elle n’en était pas moins pucelle.
L’EMPEREUR. — Quoi ! elle était pucelle, et elle avait des enfants !
FRÈRE RIGOLET. — Vraiment oui. C’est là le bon de l’affaire : ce fut Dieu qui fit un enfant à cette fille.
L’EMPEREUR. — Je ne vous entends point. Vous me disiez tout à l’heure qu’elle était mère de Dieu. Dieu coucha donc avec sa mère pour naître ensuite d’elle ?
FRÈRE RIGOLET. — Vous y êtes, sacrée majesté ; la grâce opère déjà. Vous y êtes, dis-je ; Dieu se changea en pigeon pour faire un enfant à la femme d’un charpentier, et cet enfant fut Dieu lui-même.
L’EMPEREUR. — Mais voilà donc deux dieux de compte fait, un charpentier et un pigeon.
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