2. Relique
All is about memory - tout est sur le souvenir.
Je me souviens qu'il y avait une fois où j'ai découvert chez moi les affaires laissées par mon grand-père qui est parti pour avoir une autre famille. C'était le dernier été que j'ai passé dans cette pièce, le rez-de-chaussé du vieux bâtiment, qui possède un fenêtre donnant sur un joli jardin. À l'époque, c'était à mon insu que je n'y retournerai jamais dans cette pièce.
J'étais assis à mon bureau, avec un livre de grammaire française ouvert, alors que j'avais ma tête dans l'air et mes pensées s'envolaient déjà très loin. Par hasard, j'ai ouvert le vieux placard qui était juste dernière moi, par une impulsion quelconque. J'ai d'abord sorti une boîte, où était rangé un vieux montre mécanique, une carte de travail, des petites photos de mon grand-père : portrait ou avec ses collègue de travail. Je lisais sa carte : il semble qu'il travaillait toujours pour l'armée, ou pour l'État, dans une service en rapport avec la fabrication de voiture et tout. Je constatait son visage sur les photos : il était jeune mais plus sérieux que ce que j'avais dans mes souvenirs. Pour moi, il était toujours gentil, souriant et à l'aise. Je fouille encore dans le placard et je trouvais un carnet bleu à l'ancienne, témoignée avec les motifs de décoration, le jaunissement des feuilles et le style de la couverture. Juste après le page de titre figurait la photo du gang des 4 de l'époque. Les visages des coupables ont été raillé rayés par ses enfants, sans doute. Cela me rappelle des leçons qu'il m'a appris sur l'histoire de la Chine, les anecdotes des maîtres, les scènces des champ de bataille, etc.. Mais il n'a jamais rien dit sur sa propre vie ni sur sa propre histoire. C'était peut-être à cause de cela que je me suis intéressée sans arrêt à la vie des autres, à la vie des gens qui ne sont que des passagers à ma vie. J'ai peut-être la conviction que les passagers, même si à première vue je ne peux pas savoir l'importance qu'ils auront sur ma propre vie, y exerceraient une fonction importante un moment après.
Bref, c'était la première fois que je contemple les choses que quelqu'un a laissé derrière lui. À l'époque je n'avais aucune idée où il se trouvait, comment sa vie se déroulait ni s'il était en vie. Il y avait un moment où je sais laisser passer des gens auxquels je ne pourrais plus tenir une relation quelconque. Mais après cela, des fois, je me sens obssédée par le passé. Qui dit que le futur ne sera pas aussi douloureux que le passé? Qui dit que dans le futur, je pourrai encore avoir des bons moments comme ceux du passé?
Plus de nouveauté, plus de création, si cette personne est en vie ou non, peu importe. Le fait même que nous ne nous reverrons peut-être jamais après, fait que ses choses deviennent des reliques. C'est ce qu'illustre le film de Sofia Coppola, « Virigine Suicide », où les garçons ont beau chercher à comprendre la vie des filles à travers leurs lettres, photos ou vêtements. Il n'y a plus d'éléments nouveaux qui vont être ajoutés. C'est en vain de vouloir déchiffrer la vie de quelqu'un à travers ses affaires laissées, de même qu'il est difficile de reconstituer un sentiment du passé à travers nos propres journaux intimes. Dans le souvenir, il n'y a rien de vital. Même si tout est déjà exposé, il n'y a rien de caché, mais on sent toujours une part de mystère.